L’année 2020 a été particulière pour chacun d’entre nous. Plus on nous a refusé de sortir, de travailler ensemble et d’aller magasiner dans les entreprises locales, plus on a réalisé à quel point il nous était précieux d’avoir un réseau social tissé serré et une économie autonome et résiliente. Pour nous à bord de GravlaX, ça a compliqué beaucoup le travail de formation embarquée, mais ça nous a forcé à nous réinventer. On a donc décidé de mettre l’emphase sur la qualité au lieu de la quantité, et de former uniquement des couples et des membres de la même famille lors de nos stages embarqués.
Pour être viable financièrement dans ce nouveau contexte, on a été forcé d’augmenter nos prix, et pour que ça vaille son pesant d’or pour notre clientèle, d’améliorer l’expérience client à un niveau haut de gamme. On a décidé de traiter nos stagiaires aux petits oignons en ajoutant à notre formation embarquée déjà renommée des extra comme des amuse-gueules entre deux manoeuvres, un menu de produits locaux avec accords mets-vins, l’interprétation de la faune et de l’histoire locale. Non seulement nos clients étaient réjouis, mais l’équipage aussi!
Quant à notre équipe de course et de convoyage, le fait qu’il ne soit pas jugé prudent de naviguer tous ensemble nous accablait tous, comme ces amis sont un rouage essentiel de nos opérations. Pour offrir dans le même été de la formation embarquée à Québec, dans Charlevoix, sur le Fjord du Saguenay, dans le Bas Saint-Laurent et dans la Baie des Chaleurs; participer à quelques régates en Gaspésie et aux îles de la Madeleine; puis revenir à Québec avec un petit détour par l’île d’Anticosti et la Basse Côte-Nord, ça prend de l’équipage capable de couvrir beaucoup de milles nautiques. On a donc dû se montrer déterminés et créatifs pour atteindre nos objectifs malgré les casse-têtes pandémiques.
L’équipe de GravlaX, qui s’était affairée tout le printemps (masque au visage) à préparer le bateau, avait bien l’intention de naviguer cet été, même si plusieurs de nos régates favorites étaient déjà annulées. On voulait le faire sans propager les microbes de chez nous dans les régions où on allait naviguer, et sans ramener de microbes à nos proches à notre retour. La solution a été de redoubler de vigilance dans les mesures de distanciation sociale, avec quarantaine avant et après pour minimiser le risque de transmission. On n’a pas accepté à bord d’équipier revenant de l’étranger ou qui avait des symptômes et on a amélioré nos mesures d’hygiène à bord. Comme tout le monde chez soi à la maison, dans les milieux de travail essentiels, et dans les transports en commun, on s’est adaptés à la pandémie.
Personne n’a été malade, on ne croit pas avoir causé d’éclosion nulle part, et on a pu profiter d’un été de voile exceptionnel. En plus on a développé de bonnes habitudes, et on a partagé ensemble ce qu’on savait sur la propagation des coronavirus. Peut-être que d’avoir un microbiologiste et une infirmière à la retraite au sein de l’équipage a contribué à nous outiller et à nous faire prendre la pandémie au sérieux!